Adieu au faux

12 novembre 2017 | Style de vie

Le drapeau blanc n’a pas été levé plus tôt

Photo : Michael C. HernandezAdieu au faux. Adieux bordés de trahisons insouciantes.Tu croyais à cette désinvolture entre le temps et l’espace. Avant qu’il ne t’empêche de respirer. Mais ce soir, c’est à travers ces ravages humiliants éteints par nos cœurs souffrants de solitude malhonnête que j’ai compris que t’es parti sans haine ni chagrin.Tu as érigé tout autour de toi, pendant bon nombre d’années, ces murs de béton plus grands, plus forts que le roc pour tenter de faire taire les insultes que tu te jetais en pleine figure sous le regard attendri de cette animosité. Ces insultes qui étaient devenues ton lieu de paix intérieure et qui pesaient beaucoup plus que toutes celles que tu recevais au détriment de ton cœur. Les faire taire n’était pas concevable pour toi. Tu les laissais te transpercer par omission. Tu étais sous leur joug. Tu étais leur souffre-douleur.

Multiples châtiments

La trachée fendue, tu t’es laissée porter par ce silence véhiculant ton approbation. Tu méritais ces multiples châtiments. Ton petit être en portera éternellement les cicatrices. J’te connaissais depuis un gros vingt-quatre mois. Deux ans de mélange de nos idéaux. Deux ans à tenir à bout portant le fort derrière lequel tu avais trouvé refuge pour ainsi tenter d’apaiser un peu ton âme. Mes yeux te trouvaient forte de savoir garder la tête haute sous les vents changeants. Que malgré les trop nombreuses défaites de pouvoir lui tenir tête pré et post-combat et que le drapeau blanc n’ait pas été levé plus tôt.

Photo : Ballroom guideUne franchise a été balayée du revers de la main sous un soleil ardent d’automne. Bientôt tu apprendras que plusieurs points tournants de ta vie prendront racine en cette même saison. Tu es partie aux bras d’un autre pour une consultation plus que nécessaire au chevet d’un médecin.Il y avait plusieurs semaines que ton corps t’envoyait des signaux que tu ignorais pourtant. Tremblante d’une surdose émotionnelle de te savoir prise en charge par un autre que ton amoureux, tu as tout doucement repris un semblant d’envol.En attente de l’heure de cette consultation médicale, devant une assiette de déjeuner Paysanne au Mike’s et probablement, sous l’emprise d’une douce revanche tu n’as déballé ni trop rapidement ni trop lentement ton sac d’histoires crève-cœur devant les yeux impuissants de ton interlocuteur. Les paroles, les claques, les menaces verbales et physiques portées à ton égard ont été mises sur table, te délivrant ainsi petit à petit de tes blessures de guerre.

J’pense qu’y est temps que tu te réveilles. Que tu prennes conscience de toute l’ampleur des conneries évoquées à ton égard. De ces ouï-dire culminant face à toi, face aux autres, passant méticuleusement chaque point de ta personne en revue, te récitant toujours qu’ailleurs il y a mieux. Qu’il existe une femme parfaite, que tu n’es pas… Tu es devenu son punching-bag. Réclamant toujours un coup plus fort que les derniers reçus. Parce qu’il a su créer en toi ce vice, cette sensation de vide, de manque de douleur.

Une habitude qui deviendra ton nid. Sous l’œil impuissant des témoins qui ne sont que de simples spectateurs, parce qu’ils savent que l’horizon peut se déchaîner à tout moment et ne tiennent pas à faire partie intégrale du naufrage. Votre intimité a été exposée plus d’une fois parce que les jugements jouaient à qui mieux mieux. Entre lui et toi, il y avait toujours seulement lui de gagnant contre toi. Grande guerrière, pourquoi avoir accepté autant de souffrance?

Photo : RedBoothAprès cette trop longue consultation médicale, main dans la main avec cet ange posté sur ta route, le chemin redoutable vers tes châtiments s’est fait attendre. Un cœur venait de se délaisser paisiblement de ses secrets défendus.Cet ange fier d’avoir pu te faire parler t’a ramené promptement à son chevet. Il était hors de question qu’il te laisse retourner patauger dans ton mal-être. À partir de cet instant ton sors reposait uniquement entre les mains d’un autre, ses mains angéliques à lui. Il t’a promis que plus jamais rien ni personne n’allait pouvoir te faire du mal. C’était sa promesse portée à ton égard. Grand parleur!Le feu a repris intensément dans ta cage thoracique lorsque quelques heures plus tard, tu te sentais d’aplomb à affronter ton bourreau. Tu allais mettre échec et mat un des pions les plus contrôlants, les plus fous sur ton jeu d’échecs t’empêchant d’avancer à ta guise. Ce pion devait être jeté au large comme ce jeu auquel tu étais devenue accro et dépendante de chacune de ses respirations.

Photo : Rock Style LoveMalgré que dans ta tête tu as répété mainte fois ton discours, la route pour te rendre chez lui a été trop courte. Tu avais pourtant cette vaine crainte d’échapper à quelque chose de précis et pourtant si loufoque. Il t’a donné la force, la raison et le temps de te bâtir une quantité phénoménale d’arguments afin d’appuyer ta décision face à son regard déconcerté par cette poignardante annonce que tu devais lui avouer. Aussi vite arrivée devant le chaman, tu t’es empressée de lui redonner son cœur qui ne t’appartenait plus depuis la veille, bafouillant quelques explications pour tenter de calmer sa rage de s’être fait prendre à son propre jeu et déjà tu étais reparti en coup de vent. Il n’a rien voulu entendre de plus sur le moment, mais il cherchait tout de même à entrer en contact avec toi par ses textos qui ne finissaient plus d’entrer dans ton cellulaire.Ton cœur prendra un courant parallèle et pourtant si idem. Tu iras toi-même te jeter corps et âme, les yeux fermés, la bouche close, dans un gouffre sans fond. Dévalant la ville tu te sentais maintenant libre, les mains et le cœur dénouer. Enfin!Cet interminable pattern avait pris racine et était déjà bien installé dans ta vie. Ce point de mire brisé trop tard laissera une trop grande acceptation de ta part permettant ainsi à la gent masculine de jouer avec toi comme l’on joue avec un pantin. Ta première histoire avec l’amour n’a pas été sans représailles. Encore aujourd’hui, à te voir aller des fois je me dis que tu es en immense manque de respect envers ta personne…