Dealer avec une santé mentale fragile – Témoignage

3 décembre 2017 | Style de vie

Il existe un principe relativement simple dans la vie démontrant que tout est toujours quantifiable ou du moins quasi toujours. Sauf lors de certaines situations, il peut advenir que ce principe ne puisse pas s’appliquer ou dû moins être plus laborieux à exprimer.

La torpeur

Cette interminable sensation qui brûle en moi se reflète est torpeur. Elle se fait ressentir dans mon organisme comme le plus grand des supplices, celui de la goutte d’eau.

Photo : UnsplashElle est si grande, si puissante que je n’arrive pas à la quantifier à sa juste valeur. Mais les mois passeront et mon sourire redeviendra.D’ici là, attendre que les bourrasques de vent se calment semble être la seule option que je puisse envisager puisque rien ne peut me sortir de cette interminable impression de vide intérieur colossal. Comme si j’avais la vue embrouillée par la boucane d’un feu de camp. La descente de mon moral vers la noirceur est assurément inévitable et quelque peu prévisible. Dédramatiser.Normaliser ce qui s’installe en moi quand vient le changement d’heure hivernale. Savoir que chaque année, ou plus précisément que chaque automne, ma santé mentale sera en chute libre. Essayant tout de même de combattre la damnation causée par l’énergie qui me manque et qui me guette de plus en plus. Fin octobre, début novembre ; l’histoire de ma vie!

Octobre/Novembre c. moi-même

Un combat de boxe opposant Octobre-Novembre et moi-même. Notre duel ne se livre pas toujours de façon saine. Il parfois long et d’autres fois encore plus long parce que d’un côté du ring l’adversité se fait plus menaçante. Mais les mois passeront et mon sourire redeviendra.À défaut d’avoir accès à l’encadrement extérieur parfait, seule avec moi-même, je me dois de me porter un regard rempli de douceur, d’amour et de respect envers ma personne. Mais vient un temps où toujours être tendre envers soi-même pèse lourd!Ça me demande toutes mes forces et encore là, il n’y a jamais rien de garanti ni d’acquis. Ça fait mal s’imposer une torture qui me demandait de me mettre à nu devant moi pour ainsi tenter d’en comprendre la principale raison qui m’avait amené dans cet état d’esprit inexplicable. Mais c’est ce qu’il me fallait. J’ai osé m’accorder l’ultime respect qu’une personne se doit envers elle-même et j’ai su que rien n’allait changer sinon que s’empirer avec le mois de novembre qui arrivait de plus en plus rapidement.

Photo : Unsplash

Acceptation

Accepter ce qui est, ce qu’on ne peut pas améliorer, c’est difficile. Je croyais que de me retirer un peu de la sphère sociale allait pouvoir freiner par le fait même ces temps peu élogieux, mais non! Mais les mois passeront et mon sourire redeviendra. Ce qui est en partie vrai, sauf que d’admettre que même si j’ai envie que tout rentre en ordre il me faut attendre.Aucun diagnostic n’a été posé sur mon état. Je ne souffre pas de dépression. Je ne souffre pas de schizophrénie ni de bipolarité. Au gré des mois, j’ai beaucoup appris sur moi, ce qui fait que maintenant je suis en mesure de m’accepter tel que je suis et de savoir que je suis tout simplement plus sensible que d’autres aux changements d’heure, aux changements de saisons, aux changements de températures extérieurs. Je deal avec une santé mentale fragile. Et surtout savoir qu’avec les mois qui passent mon sourire redeviendra.Ce texte n’a pas été rédigé par La Rouquine, il s’agit d’une collaboration spontanée d’une lectrice du blogue, Frédérique Raymond, qui désirait partager son histoire.Vous êtes intéressé à faire de même (anonymement ou non) ? Écrivez à La Rouquine au [email protected]